Saint Sébastien, école bolonaise, XVIIe siècle : La superposition des vernis synthétiques et naturels ; vieillissement et altérations spécifiques

Ce mémoire est consacré à la conservation-restauration d’une peinture à l’huile sur toile de Saint Sébastien. L’attribution de cette œuvre reste incertaine en raison d’un manque d’information sur sa provenance, cependant le travail de l’auteur a permis de faire un rapprochement avec l’atelier Guerchin du XVIIe siècle notamment par l’existence d’une copie de l’œuvre identifiée de la main de cet artiste.
L’auteur présente en premier lieu une étude iconographique de l’œuvre, portant sur la représentation de Saint Sébastien à travers les siècles. L’étude technique de l’objet met en évidence l’aspect très hétérogène de l’oeuvre au niveau de la couche picturale comme du support.
La partie technico-scientifique est consacrée à l’étude des superpositions de vernis naturels et synthétiques liées à des facteurs tels que la conservation dans un lieu humide ou la retouche de l’œuvre. Pour ne pas déformer la perception de l’œuvre, les interventions se sont principalement concentrées sur un traitement esthétique : un allègement du vernis, des repeints et des différents mastics résultant d’interventions antérieures, altérées ou dénaturant l’original. Un nouveau châssis a permis d’éliminer les déformations affectant la planéité du tableau. Une intervention lourde a été réalisée pour traiter la couche colorée blanchie, l’application d’un solvant pénétrant dont l’action a été régulée par un vernis a permis de remplir les irrégularités de surface qui dénaturaient l’œuvre.
Une réflexion et une observation sur la superposition des vernis fait suite aux travaux de restauration entrepris. Quatre vernis ont été observés. Seuls ceux présentant des qualités optimales lorsqu’ils se trouvent disposés l’un sur l’autre à long terme ont été sélectionnés. Ceci afin d’allier qualités esthétiques et stabilité chimique tout en évitant à long terme la formation d’un chanci laiteux et d’un jaunissement. Ces investigations mettent en lumière l’intérêt d’associer une résine absorbant les UV à la superposition du Paraloïd B72 et d’un vernis naturel.