Pas à pas. Etude, conservation et restauration d'une hélice de dirigeable du Musée de l'air et de l'espace (Le Bourget). Problématique du recollage d'une structure en bois contrecollé : évaluation des charges et contraintes appliquées ; recherche d'adhés…

Résumé : Le sujet de ce mémoire est une hélice de dirigeable de cinq mètres de long en bois contrecollé et vernis appartenant au musée de l’Espace, Paris (Le Bourget). Ce travail devait donner au musée des informations qui lui permettraient de décider du devenir de cet objet au sein des collections. L’étude historique a révélé que l’hélice aérienne Normale traitée, datée à partir de 1916, est représentative de la recherche en technologie et de la production des hélices des débuts de l’aéronautique. Elle est calculée par le théoricien de l’hélice Stefan Drzewiecki, expérimentés dans les souffleries Eiffel, produite en série par l’hélicier Ratmanoff et destinée à un dirigeable de la société Zodiac. L’étude technologique de l’hélice a permis de déterminer que le fonctionnement et le rendement de l’hélice dépendent non seulement de sa forme aérodynamique, mais aussi des matériaux utilisés et de leur mise en œuvre qui possèdent chacun un rôle technologique spécifique (nature du bois, des vernis, colle, assemblages etc.). Au sein des collections du Musée de l’Air et de l’Espace, l’hélice étudiée est la seule de sa série à posséder encore ses matériaux originaux et à ne pas avoir subi d’interventions de restauration. Elle apparait comme une « survivante » de son type d’un point de vue technologique et est donc à même de donner des informations sur sa construction et sa fabrication. Au regard de ces éléments, le musée a décidé de mener une restauration dite « archéologique » par opposition à une restauration « technologique ». Le mauvais état de conservation de la structure caractérisé par un niveau élevé décollements et des déformations permanentes des lames en bois constitutives de l’hélice a nécessité de s’interroger sur les possibilités et conditions de recollage de l’ensemble. Une modélisation mécanique a validé le pronostic concluant à l’impossibilité de repositionner les lames déformées dans leur position initiale par serrage immédiat « à sec » sans risques de casse des éléments. La volonté de conserver une double couche de vernis originelle et rare a guidé les interventions de collage qui ont eu pour objectifs la stabilisation et sécurisation de la structure dans l’état d’équilibre qu’elle a atteint à la date de traitement. L’étude technico-scientifique a déterminé le choix du complexe adhésif utilisé.