Etude et restauration d'une épinette de Christoph Löwe (Augsbourg, 1678) du musée de la Musique, Paris : recherche d'un matériau de substitution à  l'écaille de tortue

N° : 1960 application/pdf - 18 Mo - 275 page(s)

Description / Résumé

 L'épinette est un instrument à clavier et à cordes pincées. Celle qui est présentée dans ce dossier provient de la collection d'André Meyer et appartient au musée de la Musique à Paris. Après étude, elle a été attribuée à Christophe Löwe, facteur d'orgue à Augsbourg. Le choix des matériaux et leur mise en œuvre correspond bien à l'esthétique baroque : marqueteries dite « Boulle » d'argent et d'écaille, fines gravures, moulures plaquées de vermeil...Le constat d'état a fait émerger différentes problématiques concernant la peinture, la mécanique, la consolidation, les métaux et même l'étiquette. Chaque point a été étudié, en orientant la restauration vers une meilleure lisibilité de l'objet. Les problèmes d’ordre structurel seront traités, non pas en fonction d’un objectif de remise en état de jeu, mais de conservation. La réglementation très stricte concernant l'utilisation de l'écaille de tortue a orienté l'étude technico scientifique vers la recherche d'un matériau de substitution. La corne de bovin, qui présente des caractéristiques proches, est étudiée en parallèle. De la Grèce antique dans les textes de Pline l'Ancien jusqu'à l'utilisation de matériaux synthétiques à la fin du XVIIIème, en passant par les marqueteries de Boule au XVIIème, l'auteure nous dresse un historique de son utilisation. La carapace de la tortue est recouverte d'une mince couche écailleuse qui s'accroit toute sa vie. Le caret, la franche et la caouanne sont les trois espèces utilisées, chacune présentant des caractéristiques propres. La corne de bovin, quant à elle, est employée par l'homme pour se fabriquer des outils dès la préhistoire. Pour chacun de ces matériaux, des méthodes différentes permettent de les ramollir et les presser à chaud afin d'obtenir une surface utilisable en placage. Elles peuvent être soudées, moulées, collées à chaud et polies.
Des matériaux modernes seraient en mesure d’imiter l'écaille, à base de cellulose, de gélatine, de gomme laque ou de peinture. Pour chacun, la mise en œuvre est expliquée, avec ses avantages et ses inconvénients. La corne peut être peinte ou colorée chimiquement. Après une étude sur la kératine, sa pigmentation, sa structure et ses propriétés, des analyses comparées sont réalisées sur les deux matériaux ainsi que des vieillissements artificiels. La solution la plus appropriée paraît être l'utilisation de la corne tachée à l'oxyde de plomb. Non seulement le procédé est illusionniste, mais il est aussi facilement distinguable aux ultraviolets et les deux matériaux ont un comportement relativement proche. Des conseils sont donnés pour une bonne mise en œuvre et sont appliqués lors de la restauration de l’œuvre.

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Grall, Elisabeth, "Etude et restauration d'une épinette de Christoph Löwe (Augsbourg, 1678) du musée de la Musique, Paris : recherche d'un matériau de substitution à  l'écaille de tortue", Médiathèque numérique de l'Inp, 15 octobre 2000 (consulté le 27 décembre 2024), https://mediatheque-numerique.inp.fr/documentation-oeuvres/memoires-diplome-restaurateurs-patrimoine/etude-restauration-dune-epinette-christoph-lowe-augsbourg-1678-musee-musique-paris-recherche-dun-materiau-substitution-lecaille-tortue

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