Reliques patrimoniales : une nouvelle sacralité ? Les labels : une nouvelle identité patrimoniale ?
Collection
N° : 1147
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Description / Résumé
L'intervention d'Apolline Sans, (Institut des Sciences sociales du Politique) traite des labels patrimoniaux.
A propos de cette journée d’études du 4 février 2019, fruit d’une rencontre inédite entre des étudiants en droit du patrimoine – élèves de master et doctorants à l’ISP – et des élèves conservateurs de l’INP, issus de toutes les spécialités.
Sacré et patrimoine façonnent deux expériences de l’interdit, qui ressortissent aussi bien à des normes juridiques qu’à un ensemble de principes intériorisées : défense de voir, de toucher, de circuler librement... L’ensemble de ces règles sont productrices de sens et de valeur spécifiques pour les objets et les usages dont ils s’emparent. Ces deux espaces semblent s’ignorer, le patrimoine procédant d’une définition juridique objective, si ce n’est d’une construction sociale objectivée, tandis que le sacré naît d’un ensemble de croyances subjectives. La particularité de cette journée d’étude est de questionner cette distinction. Les interactions entre patrimoine et sacré, leurs convergences comme leurs écarts, créent un faisceau de dynamiques complexes, entre complémentarité, recouvrement et contradiction. Pour analyser ces dynamiques, deux axes seront abordés : comment les pratiques patrimoniales se saisissent-elles du sacré et, en regard, comment le sacré s’incarne-t-il dans des usages du patrimoine ?
Les pratiques patrimoniales face au sacré
Ces interactions, qu’il s’agisse d’exposer, de restaurer, de fouiller ou même de vendre le sacré, peuvent produire un chevauchement de statuts qui n’est pas sans susciter des questionnements et des difficultés, du point de vue du droit comme de la conservation. Administrer le sacré en patrimoine devient alors un enjeu de cohabitation ou d’aménagement entre ces deux espaces, leurs usages et règles respectifs. Quelles transactions sont alors possibles, sinon souhaitables, voire impératives, entre le culturel et le cultuel ?
Les usages sacrés du patrimoine
La réciproque est autrement délicate, quand le sacré fait irruption dans l’espace patrimonial. L’accueil du sacré des individus dans l’espace patrimonial se révèle autant multiforme que plurivoque, tantôt niant tantôt renforçant la patrimonialité des objets et des usages.
La plus étonnante peut-être de ces interactions est aussi la plus intestine, lorsque la patrimonialisation est elle-même créatrice de sacré. Si le rôle de la vitrine de musée, qui isole et protège l’œuvre, est bien connu, qu’en est-il des pratiques professionnelles qui organisent la fétichisation des biens culturels, jusque dans des espaces de conservation fermés au public ? Les institutions patrimoniales, en créant ces néo-reliques, ne renouvellent-elles pas – n’excèdent-elles pas – alors leur fonction, notamment au regard du droit et de la fonction qui leur assignée ?
Journée d’études organisée par l’Institut national du patrimoine et l’Institut des Sciences sociales du Politique
A propos de cette journée d’études du 4 février 2019, le fruit d’une rencontre inédite entre des étudiants en droit du patrimoine – élèves de master et doctorants à l’ISP – et des élèves conservateurs de l’INP, issus de toutes les spécialités.
Sacré et patrimoine façonnent deux expériences de l’interdit, qui ressortissent aussi bien à des normes juridiques qu’à un ensemble de principes intériorisées : défense de voir, de toucher, de circuler librement... L’ensemble de ces règles sont productrices de sens et de valeur spécifiques pour les objets et les usages dont ils s’emparent. Ces deux espaces semblent s’ignorer, le patrimoine procédant d’une définition juridique objective, si ce n’est d’une construction sociale objectivée, tandis que le sacré naît d’un ensemble de croyances subjectives. La particularité de cette journée d’étude est de questionner cette distinction. Les interactions entre patrimoine et sacré, leurs convergences comme leurs écarts, créent un faisceau de dynamiques complexes, entre complémentarité, recouvrement et contradiction. Pour analyser ces dynamiques, deux axes seront abordés : comment les pratiques patrimoniales se saisissent-elles du sacré et, en regard, comment le sacré s’incarne-t-il dans des usages du patrimoine ?
Les pratiques patrimoniales face au sacré
Ces interactions, qu’il s’agisse d’exposer, de restaurer, de fouiller ou même de vendre le sacré, peuvent produire un chevauchement de statuts qui n’est pas sans susciter des questionnements et des difficultés, du point de vue du droit comme de la conservation. Administrer le sacré en patrimoine devient alors un enjeu de cohabitation ou d’aménagement entre ces deux espaces, leurs usages et règles respectifs. Quelles transactions sont alors possibles, sinon souhaitables, voire impératives, entre le culturel et le cultuel ?
Les usages sacrés du patrimoine
La réciproque est autrement délicate, quand le sacré fait irruption dans l’espace patrimonial. L’accueil du sacré des individus dans l’espace patrimonial se révèle autant multiforme que plurivoque, tantôt niant tantôt renforçant la patrimonialité des objets et des usages.
La plus étonnante peut-être de ces interactions est aussi la plus intestine, lorsque la patrimonialisation est elle-même créatrice de sacré. Si le rôle de la vitrine de musée, qui isole et protège l’œuvre, est bien connu, qu’en est-il des pratiques professionnelles qui organisent la fétichisation des biens culturels, jusque dans des espaces de conservation fermés au public ? Les institutions patrimoniales, en créant ces néo-reliques, ne renouvellent-elles pas – n’excèdent-elles pas – alors leur fonction, notamment au regard du droit et de la fonction qui leur assignée ?
Journée d’études organisée par l’Institut national du patrimoine et l’Institut des Sciences sociales du Politique
A propos de cette journée d’études du 4 février 2019, fruit d’une rencontre inédite entre des étudiants en droit du patrimoine – élèves de master et doctorants à l’ISP – et des élèves conservateurs de l’INP, issus de toutes les spécialités.
Sacré et patrimoine façonnent deux expériences de l’interdit, qui ressortissent aussi bien à des normes juridiques qu’à un ensemble de principes intériorisées : défense de voir, de toucher, de circuler librement... L’ensemble de ces règles sont productrices de sens et de valeur spécifiques pour les objets et les usages dont ils s’emparent. Ces deux espaces semblent s’ignorer, le patrimoine procédant d’une définition juridique objective, si ce n’est d’une construction sociale objectivée, tandis que le sacré naît d’un ensemble de croyances subjectives. La particularité de cette journée d’étude est de questionner cette distinction. Les interactions entre patrimoine et sacré, leurs convergences comme leurs écarts, créent un faisceau de dynamiques complexes, entre complémentarité, recouvrement et contradiction. Pour analyser ces dynamiques, deux axes seront abordés : comment les pratiques patrimoniales se saisissent-elles du sacré et, en regard, comment le sacré s’incarne-t-il dans des usages du patrimoine ?
Les pratiques patrimoniales face au sacré
Ces interactions, qu’il s’agisse d’exposer, de restaurer, de fouiller ou même de vendre le sacré, peuvent produire un chevauchement de statuts qui n’est pas sans susciter des questionnements et des difficultés, du point de vue du droit comme de la conservation. Administrer le sacré en patrimoine devient alors un enjeu de cohabitation ou d’aménagement entre ces deux espaces, leurs usages et règles respectifs. Quelles transactions sont alors possibles, sinon souhaitables, voire impératives, entre le culturel et le cultuel ?
Les usages sacrés du patrimoine
La réciproque est autrement délicate, quand le sacré fait irruption dans l’espace patrimonial. L’accueil du sacré des individus dans l’espace patrimonial se révèle autant multiforme que plurivoque, tantôt niant tantôt renforçant la patrimonialité des objets et des usages.
La plus étonnante peut-être de ces interactions est aussi la plus intestine, lorsque la patrimonialisation est elle-même créatrice de sacré. Si le rôle de la vitrine de musée, qui isole et protège l’œuvre, est bien connu, qu’en est-il des pratiques professionnelles qui organisent la fétichisation des biens culturels, jusque dans des espaces de conservation fermés au public ? Les institutions patrimoniales, en créant ces néo-reliques, ne renouvellent-elles pas – n’excèdent-elles pas – alors leur fonction, notamment au regard du droit et de la fonction qui leur assignée ?
Journée d’études organisée par l’Institut national du patrimoine et l’Institut des Sciences sociales du Politique
A propos de cette journée d’études du 4 février 2019, le fruit d’une rencontre inédite entre des étudiants en droit du patrimoine – élèves de master et doctorants à l’ISP – et des élèves conservateurs de l’INP, issus de toutes les spécialités.
Sacré et patrimoine façonnent deux expériences de l’interdit, qui ressortissent aussi bien à des normes juridiques qu’à un ensemble de principes intériorisées : défense de voir, de toucher, de circuler librement... L’ensemble de ces règles sont productrices de sens et de valeur spécifiques pour les objets et les usages dont ils s’emparent. Ces deux espaces semblent s’ignorer, le patrimoine procédant d’une définition juridique objective, si ce n’est d’une construction sociale objectivée, tandis que le sacré naît d’un ensemble de croyances subjectives. La particularité de cette journée d’étude est de questionner cette distinction. Les interactions entre patrimoine et sacré, leurs convergences comme leurs écarts, créent un faisceau de dynamiques complexes, entre complémentarité, recouvrement et contradiction. Pour analyser ces dynamiques, deux axes seront abordés : comment les pratiques patrimoniales se saisissent-elles du sacré et, en regard, comment le sacré s’incarne-t-il dans des usages du patrimoine ?
Les pratiques patrimoniales face au sacré
Ces interactions, qu’il s’agisse d’exposer, de restaurer, de fouiller ou même de vendre le sacré, peuvent produire un chevauchement de statuts qui n’est pas sans susciter des questionnements et des difficultés, du point de vue du droit comme de la conservation. Administrer le sacré en patrimoine devient alors un enjeu de cohabitation ou d’aménagement entre ces deux espaces, leurs usages et règles respectifs. Quelles transactions sont alors possibles, sinon souhaitables, voire impératives, entre le culturel et le cultuel ?
Les usages sacrés du patrimoine
La réciproque est autrement délicate, quand le sacré fait irruption dans l’espace patrimonial. L’accueil du sacré des individus dans l’espace patrimonial se révèle autant multiforme que plurivoque, tantôt niant tantôt renforçant la patrimonialité des objets et des usages.
La plus étonnante peut-être de ces interactions est aussi la plus intestine, lorsque la patrimonialisation est elle-même créatrice de sacré. Si le rôle de la vitrine de musée, qui isole et protège l’œuvre, est bien connu, qu’en est-il des pratiques professionnelles qui organisent la fétichisation des biens culturels, jusque dans des espaces de conservation fermés au public ? Les institutions patrimoniales, en créant ces néo-reliques, ne renouvellent-elles pas – n’excèdent-elles pas – alors leur fonction, notamment au regard du droit et de la fonction qui leur assignée ?
Journée d’études organisée par l’Institut national du patrimoine et l’Institut des Sciences sociales du Politique
Auteur/artistes/intervenants
Direction scientifique ou pédagogique
Type de document
Institution(s) prêteuse(s) / Institution(s) partenaire(s)
Service producteur INP
Date de captation
Mots-clés
Citer la ressource
Sans, Apolline, "Reliques patrimoniales : une nouvelle sacralité ? Les labels : une nouvelle identité patrimoniale ?", Médiathèque numérique de l'Inp, 04 février 2019 (consulté le 22 novembre 2024), https://mediatheque-numerique.inp.fr/rencontres-debats/sacre-dans-patrimoine/reliques-patrimoniales-nouvelle-sacralite-labels-nouvelle-identite-patrimoniale
Type de licence
CC BY-NC
Conditions d'utilisation
L'institut national du patrimoine autorise l’exploitation de ce document à des fins non commerciales, ainsi que la création d’œuvres dérivées, à condition qu’elles soient distribuées sous une licence identique à celle qui régit l’œuvre originale.
Crédit de l'image de couverture
Soldats de la 57ème Brigade (19ème Division) assistant à la messe dans la cathédrale en ruine de Cambrai, 13 octobre 1918. Photo ‐ McLellan, David (Second Lieutenant) © Ministry of Information First World War Official Collection