Patrimoine africain : penser et écrire le droit du patrimoine en Afrique
Collection
N° : 991
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- 208,9 Mo
- 1:27:02 (approx)
Description / Résumé
Intervention de Vincent Négri, chercheur à l’ISP / UMR 7220 , Institut des Sciences sociales du Politique, (CNRS - ENS Paris Saclay - Université Paris Nanterre)
Penser le droit du patrimoine en Afrique c’est d’abord s’inscrire dans une histoire qui a formaté les législations de protection du patrimoine et qui, par le jeu du mimétisme, a projeté depuis l’Europe vers l’Afrique l’horizon des valeurs patrimoniales et les principes juridiques de conservation ; et ce bien au-delà de l’avènement des pays d’Afrique à la souveraineté. Dans l’asymétrie du rapport colonial, la manière de penser les droits des Autres et les droits sur ce qui leur appartient, est formatée par une tradition philosophique où l’universel est évalué à l’aune de l’Europe. Le droit du patrimoine élaboré par le législateur colonial porte les traces de ces conceptions qui perdurent encore dans certains Etats.
L’avènement des pays d’Afrique à la souveraineté a provoqué des mutations, mais celles-ci ont-elles affecté le droit au point de lui donner de nouvelles orientations en le fondant sur d’autres registres de valeurs et de rapports sociaux ? Le droit du patrimoine a longtemps été un symptôme de la persistance des valeurs héritées ; tout au moins ce constat pouvait-il être fait jusque dans les années 2000.
Aujourd’hui, c’est une autre grammaire du droit du patrimoine en Afrique qui s’écrit. Les systèmes juridiques de protection des expressions culturelles traditionnelles et de conservation des objets, des monuments, des sites et des paysages se dessinent à l’écart des matrices occidentales. Un pluralisme normatif s’installe et imprègne le droit du patrimoine en Afrique. C’est un tumulte normatif fécond, nourri, entre autres questions, par celle des mots du patrimoine dans les langues – la langue dans laquelle s’écrit le droit et les langues dans lesquelles s’ancre la vie sociale.
Le séminaire dont l’édition 2021 s’intitulait « Les patrimoines africains » s'inscrit dans la scolarité des élèves en deuxième année de deuxième cycle de l’École du Louvre et dans la formation initiale des élèves conservateurs de l'INP, propose un état des lieux des outils de recensement du patrimoine en danger, des acteurs français et internationaux et des institutions de son signalement. Il entend préciser une méthodologie opérationnelle en vue de la protection du patrimoine en danger en revenant sur les étapes du diagnostic et de l’évaluation des besoins, sur la formation des équipes et les moyens d’action (base de données, listes, moyens juridiques et conventions, etc.). Il s’interroge aussi sur la réception des dégradations, sur leurs symboliques et sur les moyens de sensibilisation des publics aux dangers que court le patrimoine en période de conflits.
Penser le droit du patrimoine en Afrique c’est d’abord s’inscrire dans une histoire qui a formaté les législations de protection du patrimoine et qui, par le jeu du mimétisme, a projeté depuis l’Europe vers l’Afrique l’horizon des valeurs patrimoniales et les principes juridiques de conservation ; et ce bien au-delà de l’avènement des pays d’Afrique à la souveraineté. Dans l’asymétrie du rapport colonial, la manière de penser les droits des Autres et les droits sur ce qui leur appartient, est formatée par une tradition philosophique où l’universel est évalué à l’aune de l’Europe. Le droit du patrimoine élaboré par le législateur colonial porte les traces de ces conceptions qui perdurent encore dans certains Etats.
L’avènement des pays d’Afrique à la souveraineté a provoqué des mutations, mais celles-ci ont-elles affecté le droit au point de lui donner de nouvelles orientations en le fondant sur d’autres registres de valeurs et de rapports sociaux ? Le droit du patrimoine a longtemps été un symptôme de la persistance des valeurs héritées ; tout au moins ce constat pouvait-il être fait jusque dans les années 2000.
Aujourd’hui, c’est une autre grammaire du droit du patrimoine en Afrique qui s’écrit. Les systèmes juridiques de protection des expressions culturelles traditionnelles et de conservation des objets, des monuments, des sites et des paysages se dessinent à l’écart des matrices occidentales. Un pluralisme normatif s’installe et imprègne le droit du patrimoine en Afrique. C’est un tumulte normatif fécond, nourri, entre autres questions, par celle des mots du patrimoine dans les langues – la langue dans laquelle s’écrit le droit et les langues dans lesquelles s’ancre la vie sociale.
Le séminaire dont l’édition 2021 s’intitulait « Les patrimoines africains » s'inscrit dans la scolarité des élèves en deuxième année de deuxième cycle de l’École du Louvre et dans la formation initiale des élèves conservateurs de l'INP, propose un état des lieux des outils de recensement du patrimoine en danger, des acteurs français et internationaux et des institutions de son signalement. Il entend préciser une méthodologie opérationnelle en vue de la protection du patrimoine en danger en revenant sur les étapes du diagnostic et de l’évaluation des besoins, sur la formation des équipes et les moyens d’action (base de données, listes, moyens juridiques et conventions, etc.). Il s’interroge aussi sur la réception des dégradations, sur leurs symboliques et sur les moyens de sensibilisation des publics aux dangers que court le patrimoine en période de conflits.
Type de document
Service producteur INP
Date de captation
Citer la ressource
"Patrimoine africain : penser et écrire le droit du patrimoine en Afrique", Médiathèque numérique de l'Inp, 12 avril 2021 (consulté le 03 décembre 2024), https://mediatheque-numerique.inp.fr/rencontres-debats/patrimoines-africains/patrimoine-africain-penser-ecrire-droit-patrimoine-en-afrique
Type de licence
CC BY-NC
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Vincent Négri - Tous droits réservés