Le testament et les codicilles de Louis-Philippe à l'épreuve du temps
Collection
N° : 475
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Description / Résumé
Entretiens de Michel Ollion, conservateur en chef aux Archives nationales (Minutier central) et Patricia Coste, atelier de reliure et de restauration des Archives nationales. Les trésors du patrimoine écrit / Les documents de la Bibliothèque nationale de France - des Archives nationales à la loupe. Partenariat entre l'Institut national du patrimoine et Connaissance des arts. L'Inp, la BnF et les Archives nationales organisent chaque année un cycle de conférences consacrés aux trésors du patrimoine écrit. Conservateurs, historiens de l'art, spécialistes des textes et restaurateurs partagent avec les étudiants, amateurs et curieux leur savoir et leur passion autour de manuscrits et de documents originaux, qui sont exceptionnellement sortis des réserves de la BnF et des magasins des Archives nationales.
Le 4 septembre 1850, par ordonnance du tribunal civil de la Seine, les testaments et codicilles de « Louis-Philippe d’Orléans, ex-roi des Français », décédé au château de Claremont, en Angleterre le 26 août précédent, sont déposés chez Maître Dentend, notaire à Paris.
Cet ensemble documentaire de 12 actes et deux plans annexés est essentiellement consacré au partage du domaine privé du roi entre son épouse, ses cinq fils et ses trois filles. Le testateur s’efforce de répartir de la manière la plus équilibrée possible ses domaines (Aumale, Dreux, Eu, Joinville, Neuilly, Monceau…), sans oublier les collections d’objets d’art et meubles personnels qui garnissent ses demeures. En raison des événements familiaux qui ponctuent cette période, par souci d’équité, le roi est amené à modifier les lots, et à rédiger des codicilles voire un nouveau testament, ce qui explique le nombre d’actes conservés. L’obsession récurrente de ce père de famille est en effet d’éviter toute injustice et de préserver l’entente familiale.
Le principal témoignage apporté par le testament est la confirmation de l’image d’un Louis-Philippe excellent gestionnaire, qui a su reconstituer et développer à partir de 1814 un patrimoine immense hérité de son père, Philippe Égalité et de sa mère, elle-même héritière du duc de Penthièvre. Le souci de gestion s’exprime particulièrement dans ces actes avec une demande pressante du roi pour que ses enfants soient dotés par l’État, selon leur rang, à l’instar des anciens apanages. L’argumentaire juridique et historique développé par le roi va jusqu’à revendiquer au profit de ses fils cadets l’ancien apanage d’Orléans que la loi avait exclu de son domaine privé. La question sous-jacente qui se pose est celle de la légitimité de la possession par le roi d’un patrimoine privé.
A partir de son exil anglais, tout en déplorant la façon dont le gouvernement provisoire de la République a organisé la liquidation de ses dettes, Louis-Philippe est amené à justifier son attitude et son action politique, regrettant que la France ait renoncé aux bienfaits de la monarchie constitutionnelle, pour se livrer aux passions révolutionnaires.
La confiscation d’une partie de ce patrimoine et la vente forcée des domaines restants, décrétées par Louis-Napoléon Bonaparte le 22 janvier 1852, rendront caduques ces dispositions testamentaires.
L’ensemble des documents conservés par l’étude notariale a été normalement intégré aux fonds du Minutier central des notaires de Paris, en raison de l’application de la loi du 24 mars 1928 sur les archives anciennes des notaires. Il revenait aux Archives nationales de donner à ce document exceptionnel sa dimension patrimoniale. L’opération de restauration conduite en 2007 par l’atelier des Archives nationales a pris en compte toutes les particularités de ces documents. Les plans, très abîmés, ont été nettoyés et reconstitués. Les enveloppes, munies de cachets, ont été mises à plat et conditionnées de manière à garantir l’intégrité des cachets. L’ensemble des feuillets et enveloppes, de dimensions variées, a été monté sur onglets dans un registre unique. Ce choix a été fait pour permettre de détacher facilement une pièce, à des fins d’exposition. Un conditionnement unique permet de réunir le registre et l’étui spécialement conçu pour conserver les deux plans.
Le 4 septembre 1850, par ordonnance du tribunal civil de la Seine, les testaments et codicilles de « Louis-Philippe d’Orléans, ex-roi des Français », décédé au château de Claremont, en Angleterre le 26 août précédent, sont déposés chez Maître Dentend, notaire à Paris.
Cet ensemble documentaire de 12 actes et deux plans annexés est essentiellement consacré au partage du domaine privé du roi entre son épouse, ses cinq fils et ses trois filles. Le testateur s’efforce de répartir de la manière la plus équilibrée possible ses domaines (Aumale, Dreux, Eu, Joinville, Neuilly, Monceau…), sans oublier les collections d’objets d’art et meubles personnels qui garnissent ses demeures. En raison des événements familiaux qui ponctuent cette période, par souci d’équité, le roi est amené à modifier les lots, et à rédiger des codicilles voire un nouveau testament, ce qui explique le nombre d’actes conservés. L’obsession récurrente de ce père de famille est en effet d’éviter toute injustice et de préserver l’entente familiale.
Le principal témoignage apporté par le testament est la confirmation de l’image d’un Louis-Philippe excellent gestionnaire, qui a su reconstituer et développer à partir de 1814 un patrimoine immense hérité de son père, Philippe Égalité et de sa mère, elle-même héritière du duc de Penthièvre. Le souci de gestion s’exprime particulièrement dans ces actes avec une demande pressante du roi pour que ses enfants soient dotés par l’État, selon leur rang, à l’instar des anciens apanages. L’argumentaire juridique et historique développé par le roi va jusqu’à revendiquer au profit de ses fils cadets l’ancien apanage d’Orléans que la loi avait exclu de son domaine privé. La question sous-jacente qui se pose est celle de la légitimité de la possession par le roi d’un patrimoine privé.
A partir de son exil anglais, tout en déplorant la façon dont le gouvernement provisoire de la République a organisé la liquidation de ses dettes, Louis-Philippe est amené à justifier son attitude et son action politique, regrettant que la France ait renoncé aux bienfaits de la monarchie constitutionnelle, pour se livrer aux passions révolutionnaires.
La confiscation d’une partie de ce patrimoine et la vente forcée des domaines restants, décrétées par Louis-Napoléon Bonaparte le 22 janvier 1852, rendront caduques ces dispositions testamentaires.
L’ensemble des documents conservés par l’étude notariale a été normalement intégré aux fonds du Minutier central des notaires de Paris, en raison de l’application de la loi du 24 mars 1928 sur les archives anciennes des notaires. Il revenait aux Archives nationales de donner à ce document exceptionnel sa dimension patrimoniale. L’opération de restauration conduite en 2007 par l’atelier des Archives nationales a pris en compte toutes les particularités de ces documents. Les plans, très abîmés, ont été nettoyés et reconstitués. Les enveloppes, munies de cachets, ont été mises à plat et conditionnées de manière à garantir l’intégrité des cachets. L’ensemble des feuillets et enveloppes, de dimensions variées, a été monté sur onglets dans un registre unique. Ce choix a été fait pour permettre de détacher facilement une pièce, à des fins d’exposition. Un conditionnement unique permet de réunir le registre et l’étui spécialement conçu pour conserver les deux plans.
Auteur/artistes/intervenants
Type de document
Service producteur INP
Producteur(s) externe(s)
Réalisateur
Date de captation
Mots-clés
Citer la ressource
Ollion, Michel, "Le testament et les codicilles de Louis-Philippe à l'épreuve du temps", Médiathèque numérique de l'Inp, 13 avril 2010 (consulté le 25 novembre 2024), https://mediatheque-numerique.inp.fr/rencontres-debats/tresors-patrimoine-ecrit/testament-codicilles-louis-philippe-lepreuve-temps
Type de licence
CC BY-NC
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