Les registres de la France libre
Collection
N° : 553
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Description / Résumé
Deux registres petit format et un classeur noir ont été versés en 2000 aux Archives nationales parmi les kilomètres d’archives produites par la Sous-direction des Naturalisations. Sur les deux registres aux armes du roi d’Angleterre Georges VI figure une estampille du service juridique des Forces françaises libres. En feuilletant ces deux documents, on découvre 462 notices manuscrites consignant l’intention de certaines personnes, surtout des femmes, de devenir françaises le plus souvent par mariage avec un Français généralement combattant de la France libre. Le troisième registre rassemble des feuillets dactylographiés comptant 700 notices concernant exclusivement des étrangères ayant épousé des Français pendant la guerre entre 1943 et 1945.
Ces registres témoignent de l’enjeu que représente le contrôle de la nationalité pour les Forces françaises libres autant que pour Vichy.
Si ces documents s’inscrivent bien sûr dans le contexte spécifique du début de la guerre, ils n’en témoignent pas moins des tensions qui existent plus globalement autour des questions de nationalité à la fin de la IIIème République ; à la loi sur la naturalisation du 10 août 1927, jugée trop généreuse par les hommes de Vichy, répondent les nouvelles procédures de retrait et de déchéance ; la loi du 22 juillet 1940 aura pour conséquence le retrait de la nationalité pour 15 154 personnes naturalisées entre 1927 et 1940, celle du 23 juillet 1940 la déchéance de cette même nationalité pour 446 personnes tels Charles De Gaulle, Pierre Mendès-France, ou bien encore René Cassin. Les Français de Londres ne peuvent donc ignorer l’activité de Vichy en matière de nationalité d’autant que les déchéances les touchent particulièrement. À Londres, c’est René Cassin, juriste éminent, professeur à la Faculté de Droit de Paris, ancien représentant de la France à la Société des Nations qui ouvre le premier registre de nationalité dont l’en-tête est rédigée et signée de sa main. Pour comprendre tous les enjeux de cette démarche, il est indispensable de rappeler ce qu’était le mouvement des Forces françaises libres et son organisation.
La consultation de ces cahiers soulève de nombreuses questions : qui demande la nationalité française et pourquoi ? Cette démarche débouche-t-elle sur l’entrée dans la Résistance ? Il apparaît que la procédure s’accompagne d’un serment d’allégeance à la France : pourquoi ? L’autorisation du général De Gaulle semble nécessaire lors des mariages impliquant des Français libres : pourquoi ? Peut-on reconstituer le parcours de quelques-unes des personnes citées ?
Ces registres, passionnants en eux-mêmes, sont à replacer dans l’ensemble des nombreux documents conservés aux Archives nationales sur le thème de la nationalité. Ces sources, quelquefois méconnues, montrent que la nationalité, son obtention mais surtout sa perte ont toujours été un enjeu fort lors des périodes de guerre, aujourd’hui encore.
Une illustration de la question de la nationalité pendant la Seconde Guerre mondiale. Présentation des registres de nationalité ouverts à Londres par les Forces françaises libres.
Entretien vidéo d'Annie Poinsot, chargée d'études documentaires, chargée des dossiers liés à la nationalité au Département de la Justice et de l'Intérieur, Archives nationales, et Sébastien Albertelli, historien, spécialiste de la France libre. Les trésors du patrimoine écrit / Les documents de la Bibliothèque nationale de France et des Archives nationales à la loupe. Partenariat entre l'Institut national du patrimoine et Connaissance des arts. L'Inp, la BnF et les Archives nationales organisent chaque année un cycle de conférences consacrés aux trésors du patrimoine écrit. Conservateurs, historiens de l'art, spécialistes des textes et restaurateurs partagent avec les étudiants, amateurs et curieux leur savoir et leur passion autour de manuscrits et de documents originaux, qui sont exceptionnellement sortis des réserves de la BnF et des magasins des Archives nationales.
Ces registres témoignent de l’enjeu que représente le contrôle de la nationalité pour les Forces françaises libres autant que pour Vichy.
Si ces documents s’inscrivent bien sûr dans le contexte spécifique du début de la guerre, ils n’en témoignent pas moins des tensions qui existent plus globalement autour des questions de nationalité à la fin de la IIIème République ; à la loi sur la naturalisation du 10 août 1927, jugée trop généreuse par les hommes de Vichy, répondent les nouvelles procédures de retrait et de déchéance ; la loi du 22 juillet 1940 aura pour conséquence le retrait de la nationalité pour 15 154 personnes naturalisées entre 1927 et 1940, celle du 23 juillet 1940 la déchéance de cette même nationalité pour 446 personnes tels Charles De Gaulle, Pierre Mendès-France, ou bien encore René Cassin. Les Français de Londres ne peuvent donc ignorer l’activité de Vichy en matière de nationalité d’autant que les déchéances les touchent particulièrement. À Londres, c’est René Cassin, juriste éminent, professeur à la Faculté de Droit de Paris, ancien représentant de la France à la Société des Nations qui ouvre le premier registre de nationalité dont l’en-tête est rédigée et signée de sa main. Pour comprendre tous les enjeux de cette démarche, il est indispensable de rappeler ce qu’était le mouvement des Forces françaises libres et son organisation.
La consultation de ces cahiers soulève de nombreuses questions : qui demande la nationalité française et pourquoi ? Cette démarche débouche-t-elle sur l’entrée dans la Résistance ? Il apparaît que la procédure s’accompagne d’un serment d’allégeance à la France : pourquoi ? L’autorisation du général De Gaulle semble nécessaire lors des mariages impliquant des Français libres : pourquoi ? Peut-on reconstituer le parcours de quelques-unes des personnes citées ?
Ces registres, passionnants en eux-mêmes, sont à replacer dans l’ensemble des nombreux documents conservés aux Archives nationales sur le thème de la nationalité. Ces sources, quelquefois méconnues, montrent que la nationalité, son obtention mais surtout sa perte ont toujours été un enjeu fort lors des périodes de guerre, aujourd’hui encore.
Une illustration de la question de la nationalité pendant la Seconde Guerre mondiale. Présentation des registres de nationalité ouverts à Londres par les Forces françaises libres.
Entretien vidéo d'Annie Poinsot, chargée d'études documentaires, chargée des dossiers liés à la nationalité au Département de la Justice et de l'Intérieur, Archives nationales, et Sébastien Albertelli, historien, spécialiste de la France libre. Les trésors du patrimoine écrit / Les documents de la Bibliothèque nationale de France et des Archives nationales à la loupe. Partenariat entre l'Institut national du patrimoine et Connaissance des arts. L'Inp, la BnF et les Archives nationales organisent chaque année un cycle de conférences consacrés aux trésors du patrimoine écrit. Conservateurs, historiens de l'art, spécialistes des textes et restaurateurs partagent avec les étudiants, amateurs et curieux leur savoir et leur passion autour de manuscrits et de documents originaux, qui sont exceptionnellement sortis des réserves de la BnF et des magasins des Archives nationales.
Auteur/artistes/intervenants
Type de document
Institution(s) prêteuse(s) / Institution(s) partenaire(s)
Service producteur INP
Producteur(s) externe(s)
Réalisateur
Date de captation
Citer la ressource
Albertelli, Sébastien, "Les registres de la France libre", Médiathèque numérique de l'Inp, 03 juin 2014 (consulté le 22 novembre 2024), https://mediatheque-numerique.inp.fr/rencontres-debats/tresors-patrimoine-ecrit/registres-france-libre
Type de licence
CC BY-NC
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