Les grandes Chroniques de France de Charles V

Présentation du manuscrit Français 2813 (BNF) des Grandes Chroniques de France.

Entretiens de Marie-Hélène Tesnière, BnF et Bernard Guénée, membre de l'Institut Les trésors du patrimoine écrit (Mai 2014) / Les documents de la Bibliothèque nationale de France / des Archives nationales à la loupe.

Partenariat entre l'Institut national du patrimoine et Connaissance des arts. L'Inp, la BnF et les Archives nationales organisent chaque année un cycle de conférences consacrés aux trésors du patrimoine écrit. Conservateurs, historiens de l'art, spécialistes des textes et restaurateurs partagent avec les étudiants, amateurs et curieux leur savoir et leur passion autour de manuscrits et de documents originaux, qui sont exceptionnellement sortis des réserves de la BnF et des magasins des Archives nationales.
Réalisation : Brainsonic, 2008 Entretiens réalisés par Lucie Agache pour Connaissance des Arts

Contenant l’histoire « officielle » de la monarchie française depuis ses origines mythiques jusqu’en 1379, le manuscrit Français 2813 (BNF) des Grandes Chroniques de France est un témoin exceptionnel du règne de Charles V. Il est l’exemplaire personnel du souverain. Au plan historique, il témoigne de l’affermissement de l’autorité royale sous le sage roi ; au plan matériel, il manifeste la perfection éditoriale à laquelle étaient parvenu écrivains, enlumineurs et libraires parisiens, dans la seconde moitié du XIVe siècle.

Le manuscrit présente une version des Grandes Chroniques dont texte et images ont été remaniés pour affirmer la légitimité dynastique des Valois et démontrer la grandeur de la France par rapport à l’Angleterre et à l’Empire.

Minutieusement calligraphié par deux des meilleurs « écrivains du roi », Henri du Trevou et Raoulet d’Orléans, le manuscrit est illustré par les quatre peintres (ou leur atelier) les plus remarquables de l’époque : le maître du Couronnement de Charles VI, le maître du Livre du sacre, le maître de la Bible de Jean de Sy, et Perrin Remiet. La mise en page est un modèle d’équilibre et d’harmonie.

Le cycle de miniatures relatant la visite de l’empereur Charles IV à Paris en 1378 apparaît comme un témoignage nouveau du rôle de l’illustration dans la propagande politique. Près d’une cinquantaine de manuscrits de cette version furent copiés pour les princes durant le seul règne de Charles VI .
A la mort du souverain, le manuscrit se trouvait au donjon de Vincennes, avec les manuscrits les plus précieux. Passé entre les mains du duc de Berry, il resta, semble-t-il, toujours dans les collections royales.