Discours du général de Gaulle - 2ème anniversaire de la France Libre
Collection
N° : 196
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Description / Résumé
Entretien vidéo de Christian Oppetit, conservateur général aux Archives nationales (Section du XXe siècle), et Philippe Oulmont, directeur des études et des recherches de la Fondation Charles de Gaulle. Les trésors du patrimoine écrit / Les documents de la Bibliothèque nationale de France - des Archives nationales à la loupe. Partenariat entre l'Institut national du patrimoine et Connaissance des arts. L'Inp, la BnF et les Archives nationales organisent chaque année un cycle de conférences consacrés aux trésors du patrimoine écrit. Conservateurs, historiens de l'art, spécialistes des textes et restaurateurs partagent avec les étudiants, amateurs et curieux leur savoir et leur passion autour de manuscrits et de documents originaux, qui sont exceptionnellement sortis des réserves de la BnF et des magasins des Archives nationales.
Depuis l’événement fondateur du 18 juin 1940, le général de Gaulle durant la guerre s'adresse chaque 18 juin aux Français, dans une sorte de ressourcement rituel. Ce discours anniversaire est prononcé à l'Albert Hall, lieu solennel, et dans un contexte historique qui donne un relief particulier à cette manifestation : deux ans après, l'histoire commence à donner raison à ceux que la France officielle, celle de Vichy, a pourchassés et voulu bannir de la communauté nationale.
Tout ce qui est dit depuis le 18 juin 1940, et qui est développé dans ce discours, est une illustration, désormais impossible à réfuter, de la justesse du parti pris par le général de Gaulle et ceux qui l'ont suivi. L'opposition entre la raison de la France de Vichy, du maréchal Pétain, dont la sagesse est le thème privilégié d'une propagande multiforme, et la passion, l'aventurisme des Français Libres, n'est qu'un artifice, dont la réalité de la guerre mondiale dévoile, deux ans plus tard, l'inanité et l'imposture.
Depuis le 18 juin 1940, il fallait de la passion, mais, « en fait de passion nous n'en avons qu'une : La France». Il fallait de la foi : « il nous fallait faire dans la nuit au moins trois actes de foi [...] nous fier à la résistance de la Grande-Bretagne, croire que les ambitions de l'ennemi pousseraient nécessairement dans la lutte deux autres grandes puissances, la Russie soviétique, les États-Unis d'Amérique, [...] enfin être sûr que le peuple français n'accepterait pas la défaite... ». Mais cette foi reposait sur une connaissance raisonnée de la guerre et de ses enjeux mondiaux : « Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. »
Les événements du printemps et de l'été 1942 confirment le général de Gaulle dans les certitudes qui sont les siennes depuis deux ans. Après plus d'un mois de négociations délicates, l'Angleterre et les États-Unis reconnaissent le Comité national français, « symbole de la Résistance française » ; l'Angleterre, elle, reconnaît la « France Combattante », appellation que le général de Gaulle a imposée à la place de « France Libre », comme « l'ensemble des ressortissants, où qu'ils se trouvent, et des territoires français qui s'unissent pour collaborer avec les Nations Unies dans la guerre contre l'ennemi ». Par ailleurs, « l'alliance russe », plus exactement le rapprochement avec l'Union soviétique, est officialisée par un communiqué du Kremlin du 24 juin 1942, qui souligne « l'importance capitale de l'alliance des pays soviétiques et des Français dans l'effort commun des Nations Unies pour la victoire et l'organisation future de la paix ».
Ainsi, le général de Gaulle s'impose-t-il sur plan international comme le véritable représentant de la France aux côtés des Alliés, même si cette position est loin d'être entièrement confortée, comme on le verra l’année suivante.
Enfin, la victoire de Bir-Hakeim, remportée par les Forces françaises libres sur les forces de l'Axe, le 11 juin 1942, achève de consacrer la légitimité du combat des Français Libres contre l'Allemagne nazie et ses alliés. Le discours prononcé à la radio de Londres le 11 juin 1942 témoigne de l'émotion et de la fierté du général de Gaulle.
Pour la France combattante de l'Intérieur, ce printemps 1942 est également décisif. Les liens, ténus jusqu'à la fin de 1941, entre les mouvements de résistance et la France Libre sont renforcés, tout d'abord par Jean Moulin, chargé par de Gaulle d'unifier la Résistance intérieure et de la rassembler autour d'un projet commun. C'est aussi le fait d'autres résistants, comme Christian Pineau, venu à Londres au début 1942, qui contribue à élaborer les grandes lignes de ce texte fondateur pour l'unité de la France combattante dans son ensemble que constitue la « Déclaration aux Mouvements de Résistance ». Elle est diffusée en France en juin et Maurice Schumann, dans son émission quotidienne du 23, en définit le sens :« Voici qu'entre la France combattante du dedans et la France combattante du dehors un grand pacte vient d'être conclu : un pacte d'avenir ». C’est « le bel été de la France Libre » (Jean-Louis Crémieux-Brilhac).
Depuis l’événement fondateur du 18 juin 1940, le général de Gaulle durant la guerre s'adresse chaque 18 juin aux Français, dans une sorte de ressourcement rituel. Ce discours anniversaire est prononcé à l'Albert Hall, lieu solennel, et dans un contexte historique qui donne un relief particulier à cette manifestation : deux ans après, l'histoire commence à donner raison à ceux que la France officielle, celle de Vichy, a pourchassés et voulu bannir de la communauté nationale.
Tout ce qui est dit depuis le 18 juin 1940, et qui est développé dans ce discours, est une illustration, désormais impossible à réfuter, de la justesse du parti pris par le général de Gaulle et ceux qui l'ont suivi. L'opposition entre la raison de la France de Vichy, du maréchal Pétain, dont la sagesse est le thème privilégié d'une propagande multiforme, et la passion, l'aventurisme des Français Libres, n'est qu'un artifice, dont la réalité de la guerre mondiale dévoile, deux ans plus tard, l'inanité et l'imposture.
Depuis le 18 juin 1940, il fallait de la passion, mais, « en fait de passion nous n'en avons qu'une : La France». Il fallait de la foi : « il nous fallait faire dans la nuit au moins trois actes de foi [...] nous fier à la résistance de la Grande-Bretagne, croire que les ambitions de l'ennemi pousseraient nécessairement dans la lutte deux autres grandes puissances, la Russie soviétique, les États-Unis d'Amérique, [...] enfin être sûr que le peuple français n'accepterait pas la défaite... ». Mais cette foi reposait sur une connaissance raisonnée de la guerre et de ses enjeux mondiaux : « Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. »
Les événements du printemps et de l'été 1942 confirment le général de Gaulle dans les certitudes qui sont les siennes depuis deux ans. Après plus d'un mois de négociations délicates, l'Angleterre et les États-Unis reconnaissent le Comité national français, « symbole de la Résistance française » ; l'Angleterre, elle, reconnaît la « France Combattante », appellation que le général de Gaulle a imposée à la place de « France Libre », comme « l'ensemble des ressortissants, où qu'ils se trouvent, et des territoires français qui s'unissent pour collaborer avec les Nations Unies dans la guerre contre l'ennemi ». Par ailleurs, « l'alliance russe », plus exactement le rapprochement avec l'Union soviétique, est officialisée par un communiqué du Kremlin du 24 juin 1942, qui souligne « l'importance capitale de l'alliance des pays soviétiques et des Français dans l'effort commun des Nations Unies pour la victoire et l'organisation future de la paix ».
Ainsi, le général de Gaulle s'impose-t-il sur plan international comme le véritable représentant de la France aux côtés des Alliés, même si cette position est loin d'être entièrement confortée, comme on le verra l’année suivante.
Enfin, la victoire de Bir-Hakeim, remportée par les Forces françaises libres sur les forces de l'Axe, le 11 juin 1942, achève de consacrer la légitimité du combat des Français Libres contre l'Allemagne nazie et ses alliés. Le discours prononcé à la radio de Londres le 11 juin 1942 témoigne de l'émotion et de la fierté du général de Gaulle.
Pour la France combattante de l'Intérieur, ce printemps 1942 est également décisif. Les liens, ténus jusqu'à la fin de 1941, entre les mouvements de résistance et la France Libre sont renforcés, tout d'abord par Jean Moulin, chargé par de Gaulle d'unifier la Résistance intérieure et de la rassembler autour d'un projet commun. C'est aussi le fait d'autres résistants, comme Christian Pineau, venu à Londres au début 1942, qui contribue à élaborer les grandes lignes de ce texte fondateur pour l'unité de la France combattante dans son ensemble que constitue la « Déclaration aux Mouvements de Résistance ». Elle est diffusée en France en juin et Maurice Schumann, dans son émission quotidienne du 23, en définit le sens :« Voici qu'entre la France combattante du dedans et la France combattante du dehors un grand pacte vient d'être conclu : un pacte d'avenir ». C’est « le bel été de la France Libre » (Jean-Louis Crémieux-Brilhac).
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"Discours du général de Gaulle - 2ème anniversaire de la France Libre", Médiathèque numérique de l'Inp, 15 juin 2010 (consulté le 24 décembre 2024), https://mediatheque-numerique.inp.fr/rencontres-debats/tresors-patrimoine-ecrit/discours-general-gaulle-2eme-anniversaire-france-libre
Type de licence
CC BY-NC
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