Interprétation moderne de la technique ancienne de la faïence égyptienne : deux vases Art déco en faïence siliceuse de Félix Massoul (Musée d'art moderne de la Ville de Paris) : conservation, restauration des deux vases et étude de la composition et des …

Ce mémoire porte sur l’étude de deux vases Art Déco en faïence siliceuse de Félix Massoul (1869-1942). Ces vases font partie d’un lot de céramiques commandées au céramiste par la Ville de Paris à l’occasion de l’Exposition des arts et techniques dans la vie moderne, Paris, 1937. Pour réaliser ces œuvres, l’artiste, potier autodidacte, s’est inspiré de la technique ancienne de la faïence égyptienne en tentant de la reproduire de manière expérimentale. Les deux vases étudiés ici, comme plusieurs autres céramiques du même artiste conservées dans différents musées, présentent des efflorescences salines et souffrent aujourd’hui d’altérations de la glaçure (éclaircissements, écaillage, croûtes et boursouflures). L’étude scientifique a montré que ces altérations étaient liées à la présence dans les œuvres de sels solubles de type carbonates de sodium (trona, thermonatrite, natron), sulfates de sodium (thénardite) et sulfates de sodium et de potassium (aphthitalite). Cette recherche a, en outre, montré le caractère potentiellement instable des pièces en présence d’humidité et de dioxyde de soufre, d’où la nécessité d’assurer le contrôle du climat et de l’environnement de ces céramiques.
Les principales étapes du traitement de conservation-restauration ont été, pour l’un des deux vases, la conception d’une boîte de conservation destinée à stabiliser l’altération par contrôle du climat ; et pour l’autre vase, l’utilisation d’un produit de comblement non-aqueux composé de microsphères de verre mélangées à de la résine acrylique Paraloïd® B72.