Autour d'une technique virtuose : bouteille en métal cloisonné à jour de René Lalique

Ce mémoire présente l’étude du flacon aux violettes réalisé par René Lalique en 1895 et conservé au musée des Arts décoratifs. L’œuvre en émail cloisonné à jour témoigne du retour dans la seconde moitié du XIXème siècle à ce procédé et montre la virtuosité technique des émailleurs de l’époque, notamment Lalique alors qu’il commence à être connu en tant que bijoutier.
L’objet soulève de multiples questions quant à sa mise en œuvre. De nombreuses observations technologiques et l’utilisation de sources précises, comme un brevet d’invention, permettent de dégager quelques hypothèses sur sa fabrication. L’originalité de la technique qui ne conserve pas son support métallique après la réalisation est à noter, ainsi que l’utilisation du cloisonné et du reperçage. La fabrication et la pose des émaux sont aussi développées.
La restauration de cet objet précieux cassé en 288 tessons avait pour but de lui redonner son intégrité formelle dans le respect de sa valeur esthétique. Les difficultés ont principalement résidé dans la mixité et la fragilité des matériaux (métal et émail) mais surtout dans l’assemblage des fragments. Finalement, un collage par infiltration avec un adhésif de type époxydique optique a été réalisé.
La recherche technico-scientifique, conduite sur le changement de couleur au cours du temps d’une résine synthétique, teintée dans la masse avec des pigments ou des colorants, a servi de support pour la restauration. Suivant un protocole précis qui comportait par exemple la réalisation d’un vieillissement accéléré et des mesures par colorimétrie, certains produits se sont révélés plus stables que d’autres et les pigments Microlithe ont été sélectionnés pour teinter le comblement.