« Joindre les deux bouts. » Conservation-restauration d'un portrait en deux fragments peint par Albert Besnard (vers 1895 ; Petit Palais, Musée des beaux-arts de la Ville de Paris) : étude de la double action désacidifiante et consolidante des copolymère…

Ce travail de mémoire porte sur l’étude et la conservation restauration du Portrait (présumé) de Marcel Bing par Albert Besnard, une huile sur toile inachevée, en deux fragments conservée au Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.

L’histoire de l’œuvre comporte de nombreuses zones d’ombres. Le travail effectué dans ce mémoire a permis de rassembler les informations concernant Marcel Bing, de mettre en relation les interactions entre la famille Bing et Albert Besnard et d’entreprendre une recherche sur la technique du peintre qui à ce jour n’existe pas. L’état de dégradation avancé du portrait de Marcel Bing caractérisé par une fragilité et une rigidité de la toile nous a motivé à entreprendre une recherche sur la désacidification et le renforcement des toiles de lin. Le produit testé dans cette étude est utilisé dans le domaine des arts graphiques il est composé de polyaminoalkylalcoxysilanes. Le portrait était dans un état de conservation préoccupant. Il nécessitait des interventions de restaurations fondamentales. L’ensemble des objectifs de restauration ont été mené dans le respect de la déontologie en tenant compte de l’état inachevé de la peinture. Les deux fragments de toile composant le portrait ont pu être reliés après une réflexion approfondie et des tests sur la méthode et l’adhésif à utiliser. Le support a été renforcé avec un intissé polyester fin, grâce à une mise en œuvre où l’apport d’humidité était limité. L’œuvre est maintenant stabilisée et la fragilité du support ne risque plus d’entrainer des ruptures et des déchirures. L’allègement du vernis a permis de retirer une partie de ce matériau dégradé qui avait tendance à contraindre la couche picturale. De plus cette, cette intervention ajoutée à la réintégration a permis de résorber les hétérogénéités de surface et de restituer l’unité esthétique du portrait. Pour finir le montage sur un fond rigide maintient la toile grâce à une tension légère ne dénaturant pas le statut de l’œuvre et permet sa conservation à long terme et son exposition.