Etude comparative de méthodes permettant de mater un papier japonais de gampi en vue de réintégrer les zones lacunaires de papiers transparents imprégnés

Ce mémoire porte sur la restauration de quinze dessins d’architecture réalisés par trois architectes du XIXe s. : Jean-Gustave-Juste Lisch, François-Benjamin Chaussemiche et Félix Eugène Louis Boutron. Le support, de papier calque, avait la particularité d’être à la fois mat, transparent et d’une extrême fragilité. Il s’agissait de redonner à ces œuvres leur lisibilité et de permettre leur manipulation. La problématique était donc de trouver un matériau adapté pour combler des lacunes de papiers transparents imprégnés de colophanes alors majoritairement employés pour les dessins techniques. Le papier japonais kozo, souvent employé en restauration, était inesthétique du fait de la matité du papier d’œuvre. Le choix s’est donc porté sur le papier japonais de gampi caractérisé par la présence d’hémicellulose qui lui confère son adhésivité. Il est aussi translucide et très réactif à l’humidité, ce qui pose des problèmes de conservation.
L’étude scientifique s’est intéressée à la comparaison de méthodes pour mater le papier de gampi dans le but d’une réintégration. Des tests sur ce dernier ont été faits pour évaluer l’évolution de ses propriétés optiques notamment par le biais d’un brillancemètre, mais aussi sa réactivité et son allongement après vieillissement. L’étude a montré que l’emploi d’un mélange de méthylcellulose/ sulfate de baryum pour mater le gampi s’avérait la solution la plus adaptée. Lors de la restauration des œuvres, après le comblement de la lacune et la retouche à l’aquarelle qui a créé un fort apport d’humidité, les pièces de réintégration ont été encollées avec de la résine Klucel G dans l’alcool à 8% pour minimiser la dilatation et donc la réactivité du papier de gampi à l’humidité.