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Les registres d'armoiries du Premier Empire

Les manuscrits des Archives nationales

Entretiens de Isabelle Rouge-Ducos, conservateur aux Archives nationales (Section du XIXe siècle), et Michel Pastoureau, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études

 

Durée : 4 min 38 s
Réalisation : Brainsonic, 2010
Entretiens réalisés par Lucie Agache pour Connaissance des Arts

Les titres, armoiries et qualifications nobiliaires avaient été abolis par le décret de l’Assemblée constituante du 19 juin 1790. Seules subsistèrent les décorations militaires jusqu’à la chute de la monarchie constitutionnelle, le 10 août 1792. Sous la Convention, tous les titres et distinctions entre les citoyens furent interdits, tout comme le port des armoiries, au nom de l’égalité absolue. Napoléon souhaita progressivement rétablir des titres afin de reconstituer une élite au service de l’Empire. Par deux statuts du 1er mars 1808, il les rétablit et les codifia, en réintroduisant les armoiries en faveur des bénéficiaires de ces titres. 

Ce registre appartient à l’un des vingt-six volumes de l’Armorial du Conseil du sceau, un organisme dépendant du ministère de la Justice, chargé de la validation et de l’enregistrement des titres et armoiries conférés à des particuliers et à des villes, de Napoléon Ier à la monarchie de Juillet. L’Armorial mentionne les noms des bénéficiaires de titres et l’armoirie qui leur a été attribuée, peinte à la gouache. Il nous fait pénétrer dans le système d’honneurs et de récompenses forgé par l’Empire, dont les armoiries n’étaient qu’une facette, à côté des majorats, dotations, rentes et décorations. Ces différentes récompenses sont complémentaires de l’Armorial et sont contenues dans quatre-vingt-quinze autres registres transcrivant les actes officiels les conférant ou investissant leurs successeurs par le biais de majorats. 

Cet ensemble, constituant les registres du Sceau, est une source historique irremplaçable en matière de règlements d’armoiries et d’étude de la législation nobiliaire. Les artistes peintres de l’Armorial, qui ont pu être identifiés, constituent les derniers spécialistes de la science du blason qui connut un regain d’intérêt sous le premier Empire mais dont la connaissance s’étiolera, dans les milieux artistiques, à partir des années 1850. 

Ces armoiries, tout en respectant les règles du blasonnement d’Ancien Régime, traduisent les innovations de l’héraldique impériale, telle que Napoléon 1er l’avait codifiée. L’Empire sut s’attacher une clientèle en traduisant en langage héraldique ses propres exploits, en enrôlant une partie de l’ancienne aristocratie, tout en créant une élite nouvelle devant tout au service de l’Etat. Les armoiries alimentent ainsi l’épopée impériale et contribuent à la légende dorée du régime. 

L’Armorial a été continué par la Commission du sceau, sous la Restauration et la monarchie de Juillet, régimes qui ont conservé en grande partie la législation et les procédures mises en places sous l’Empire en matière de titres, tout en restaurant les titres et l’héraldique d’Ancien Régime. Plusieurs systèmes coexistent alors afin de pacifier la nation : les titres de l’Empire sont maintenus, ceux de l’Ancien Régime repris et la noblesse réintroduite. On peut ainsi aisément confronter dans l’Armorial les blasons de l’Empire et ceux de la Restauration. 

Malgré la courte durée de l’Empire, ces registres reflètent la pérennité des institutions impériales en matière de règles de transmission des titres et d’armoiries, à travers les différents régimes tourmentés du XIXe siècle. 

Service producteur : Direction de la recherche et des relations scientifiques

Publié le : 16/03/2010

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