La charte de fondation de la Sainte-Chapelle
Entretien vidéo de Ghislain Brunel, conservateur en chef, Archives nationales, et Étienne Anheim, maître de conférences à l’université de Versailles–Saint-Quentin-en-Yvelines
Flèche de pierre tournée vers le ciel au coeur de l’île de la Cité, la Sainte-Chapelle du palais royal de Paris n’est pas seulement un joyau de l’architecture gothique du XIIIe siècle. Elle est aussi un sanctuaire dédié à la glorification des reliques de la Passion du Christ venues de Constantinople, un collège de prêtres rétribués par le souverain pour assurer le salut de sa famille, une église riche des donations faites par les proches et les fidèles du roi.
Les Capétiens disposaient déjà d’une « chapelle » dans leur palais qui servait à leur usage privé. Mais en 1246, Louis IX réorganise l’institution, la dote en revenus et en chapelains, transforme sa liturgie ; puis il fait édifier un nouveau bâtiment, consacré en 1248, à la veille de son départ en croisade. En empruntant la voie du « diplôme », pourvu des marques les plus solennelles de l’écrit souverain, Louis IX désire assurer la pérennité du culte rendu à la « sacrosainte couronne d’épine de notre Seigneur Jésus Christ » et à la Vraie Croix ; il veut faire de son royaume le coeur spirituel de la Chrétienté, qui battra au rythme de la liturgie, en l’honneur du Christ. Promise à une postérité fameuse et imitée par de nombreux princes, la Sainte-Chapelle fondée par Louis IX devient dès la fin du XIIIe siècle le dépôt d’un trésor inouï (reliquaires, objets d’art et manuscrits), le réceptacle des archives royales les plus précieuses — le Trésor des chartes —, ainsi qu’un foyer de création musicale.
Une coproduction Connaissance des Arts /Institut national du patrimoine avec un partenariat des Archives nationales de France.
Publié le : 19/04/2013
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