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L'Ecume des jours, Boris Vian

Les manuscrits de la BnF

 

Conférence par Anne Mary, conservateur au département des Manuscrits, BnF, et Sün Evrard, relieur

Durée : 4 min 14 s
Réalisation : Brainsonic, 2009
Entretiens réalisés par Lucie Agache pour Connaissance des Arts

 

Une partie des manuscrits de Boris Vian, correspondant à sa production jusqu’en 1950 environ, est conservée au département des Manuscrits. Fleuron de cet ensemble, le manuscrit de L’Ecume des jours rédigé de la fin 1945 jusqu’en avril 1946, représente le paradigme de la production vianesque : une écriture cursive et rapide, très peu de repentirs, des jeux de langage et des néologismes abondants. Fait plus rare, des dessins viennent ponctuer le verso de certains feuillets, ces derniers étant tous constitués de papier à en-tête de l’AFNOR où travaillait alors Boris Vian en tant qu’ingénieur.

L’auteur, pour ce premier grand roman, reçut le soutien de Raymond Queneau, enthousiasmé par ce jeune écrivain dont la fantaisie débridée s’alliait à tant de poésie : la maladie y prend la forme d’une fleur, le nénuphar, et le fameux pianocktail inventé par Vian fabrique des breuvages différents en fonction de l’air joué. Parfois qualifié de « roman jazzique », L’Ecume des jours est imprégnée de références à la culture américaine, notamment musicale, toujours sur le mode de l’humour et de l’imaginaire. L’auteur multiplie les clins d’oeil, mettant en scène le philosophe Jean-Sol Partre et la Duchesse de Bovouard, caricaturant les attitudes extrêmes des admirateurs du couple, et évoquant la conférence sur l’existentialisme donnée par Sartre en 1945.

Cependant, loin d’être uniquement « le plus poignant des romans d’amour contemporains » selon l’expression de Queneau, ce texte conte une histoire de désillusion et de désamour : le mariage marque la fin du temps de l’insouciance, l’entrée dans le monde honni des adultes, la nécessité du travail.
Cette oeuvre, très peu lue à sa parution en 1947, n’a accédé à la reconnaissance que dans les années soixante. Souvent considérée comme symbole de l’adolescence, elle fait désormais partie des classiques de la littérature française du XXe siècle et, à ce titre, a reçu une reliure d’art réalisée par Sün Evrard, tout comme quelques autres oeuvres du département des Manuscrits, telles La Nausée de Sartre reliée par Monique Mathieu ou La Peste de Camus par Georges Leroux. Reprenant l’image du nénuphar, cet écrin marque la place toute particulière de ce manuscrit au sein du fonds Boris Vian.

 

Service producteur : Direction de la recherche et des relations scientifiques

Publié le : 09/07/2008

 

Droits d'auteur

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